Manuel Roret du Relieur |
Accueil » La Reliure » Manuel Roret du Relieur » Deuxième partie - Reliure » Chapitre 8 | ||||
|
§ 3. - Reliure mobile, par Madame Frichet
Cette reliure, où tout le mécanisme se trouve dans le dos, permet de relier provisoirement toute espèce de recueils périodiques, journaux, musique, etc., et même des livres brochés ou réunion de gravures, qu'on voudrait lire ou feuilleter avant de les faire relier définitivement. On évitera ainsi le froissement de ces recueils, dont la couverture en simple papier n'offre jamais aux feuilles qui les composent un soutien capable d'empêcher qu'elles ne soient bientôt cassées ou chiffonnées. Le dos se compose de deux baguettes en fer méplat : les angles du côté intérieur sont abattus en chanfrein, et diminuent d'autant, surtout vers le milieu, la largeur de la baguette, qui présente alors un angle ; ces deux baguettes retiennent ainsi plus facilement les feuillets qu'elles sont destinées à serrer ; l'action de ces baguettes sur le bord de ces feuillets en fait même relever un peu la partie, qui dépasse et va se loger dans le dos, de sorte que cette partie, en buttant contre les baguettes, donne une solidité de plus à la reliure en retenant davantage les feuillets qui composent le recueil. Les baguettes tiennent à chacune des deux feuilles de carton qui complètent la reliure par des toiles formant charnières, et collées sur le papier qui recouvre la baguette de fer, lequel papier est préparé de manière à pouvoir adhérer à ladite baguette ; ces toiles permettent ainsi aux baguettes d'avoir un mouvement qui produit le même effet qu'un dos brisé. La toile peut aisément se remplacer par du parchemin, de la peau, etc. Chaque baguette est arrondie à ses extrémités, dont l'une porte un canon en cuivre fraisé dans toute sa longueur, et l'autre est percée d'un oeil fraisé à demi-épaisseur pour recevoir le collet de la vis de pression ; cette vis sert à diminuer ou à augmenter l'écartement ou la largeur du dos, selon la nécessité imposée par la plus ou moins grande épaisseur du recueil qu'on veut introduire dans cette reliure. Toutefois, comme la longueur du canon pourrait être un obstacle à ce qu'on pût employer cette reliure pour des quantités peu considérables de feuillets, l'addition d'une ou de deux baguettes en bois, évidées de manière à pouvoir s'appuyer sur les baguettes en fer, vient remplir l'espace non occupé par les feuillets. Pour garantir le dos des feuillets introduits, une bande de papier, de peau, etc., est collée il l'une des baguettes de fer ; elle vient rabattre sur le dos des feuillets, qu'elle garantit du frottement, et se trouve ainsi fixée par la même pression que celle qui agit sur les feuillets pour les retenir. La tête des deux vis se trouve évidée pour l'introduction d'une clef destinée au service de pression ; ces évidements peuvent être remplacés par des trous, ainsi que cela se pratique aux têtes des compas. La clef dont il est question est faite comme celles qui servent à ce dernier objet. Les baguettes, ainsi que la couverture, les canons, les vis, etc., peuvent subir des modifications, soit dans le choix de la matière, soit dans leur coupe ou leurs entailles, selon les différentes applications de cette reliure qui peut s'appliquer à tous les formats de n'importe quel genre de publication imprimée, gravée, lithographiée et même aux manuscrits; mais l'économie de : l'invention sera toujours la même puisqu'elle réside dans l'emploi des baguettes, ainsi qu'il vient d'être dit, dans leur réunion par un canon traversé par une vis de pression, et dans l'assemblage de ces pièces à une couverture. |
|||
Fabrication du papier . Le lexique du papier . Atelier de reliure . Reliure d'art . Le lexique du relieur . Venir nous voir . Contact | ||
© 2000-2024 Moulin à papier - Le Moulin du Verger - Papeterie artisanale - 16400 Puymoyen - France 21/12/2024 19:34:33 - réalisation : Laurent Michon, 2006-2009 |