Art de faire le papier

 
Accueil » Le Papier » Art de faire le papier » 1ère partie - Art de faire le papier » §. 28 - §. 68
 
  « Table des matières

Avertissement

1ère partie - Art de faire le papier

§. 8
Art de faire le papier


§. 9 - §. 27
Histoire & origines


§. 28 - §. 68
De la matière au lavoir

  - Matière du papier
  - Lessive des chiffons
  - Du délissage, ou du choix des chiffons
  - Du pourrissoir
  - Usage de la chaux
  - Effets du pourrissoir
  - De la faux ou du dérompoir
  - Du Lavoir

§. 69 - §. 199
Des moulins


§. 200 - §. 319
De la matière affinée au collage


§. 320 - §. 351
De l'étendoir au lissoir


§. 352 - §. 380
Tri & formation des rames


§. 381 - §. 385
Du papier coloré


§. 386 - §. 389
De l'influence des saisons


§. 390 - §. 435
Papiers de Hollande & différents pays


§. 436 - §. 511
Des réglements qu'on a fait en France


§. 512 - §. 555
Des différentes matières qui pourraient servir à faire du papier


§. 556 - §. 596
Papiers de Chine & du Japon


2ème partie - Planches & Explications des planches

 

 
Matière du papier

28. Le papier dont on fait usage aujourd'hui dans toute l'Europe (*), n'est formé que du vieux linge usé qu'on a mis au rebut, et qui ne peut servir à rien. En Auvergne, on donne le nom de pattes à ces matières premières ; ailleurs on les appelle chiffons, vieux linges, vieux drapeaux, guenillons ; en quelques endroits du Limousin et du Poitou, leur nom est la peille. Les provinces où sont établies les plus grandes manufactures de papier trouvent assez de chiffons dans les provinces voisines, et il en reste encore beaucoup qui se transportent dans l'étranger.

29. Par exemple, les marchands, de Lyon font rassembler les chiffons dans 1e Lyonnais, le Dauphiné, la Bresse, et sur-tout en Bourgogne, pour en fournir les manufactures d'Auvergne. les pattières, chiffonnières ou drapelières, qui parcourent les villages, ramassent une quantité de pattes ou de chiffons, quelquefois dans les ordures des rues, souvent avec quelques aiguilles qu'elles donnent à des domestiques ou à des pauvres qui ne sauraient que faire de ce chiffon. Une aune de dentelle de deux à trois sols, en paie quelquefois une quantité considérable. On y fait plus d'attention dans les villes ; il ne manque guère de s'y trouver des marchands qui rassemblent avec soin les vieux linges, à qui le peuple les vend, et qui les mettent en magasin, d'où ces pattes sont transportées en Auvergne sur des mulets. Le triage des blanches et des fines se vend jusqu'à huit livres le quintal (17).

30. Les chiffons de Bourgogne sont les plus estimés chez les fabricans d'Auvergne, parce que, disent-ils, on a soin en Bourgogne de les lessiver avant que de les vendre, et qu'ils pensent que des chiffons bien lessivés font du plus beau papier. Si c'est là leur véritable raison, il ne tiendrait qu'à eux de faire lessiver aussi tous les vieux linges qui leur viennent d'ailleurs. Le bois n'y est pas rare, puisque la plupart de leurs moulins sont au pied des forêts : cependant ces lessives ne sont usitées nulle part, et bien des personnes croient qu'elles sont totalement inutiles ; la meilleure lessive, disent-ils, c'est une forte et longue trituration.



(*) Nous parlerons de celui de la Chine à la fin de ce traité.
(17) Depuis que le nombre des imprimeries s'est multiplié dans bien des endroits, la consommation des papiers est devenue plus forte, et les chiffons sont plus difficiles à trouver. Il sera fort utile d'examiner les moyens de suppléer à leur défaut. Outre les papiers naturels, dont je parlerai ailleurs, on vient de faire une découverte intéressante, qui rendra le papier plus commun, et débarrassera la librairie d'une foule de mauvais livres. M. Claproth, professeur H Gottingue, a trouve le secret de rendre blanc le papier imprimé, de manière qu'il n'y reste pas la moindre trace des impressions précédentes. Il a envoyé à l'Académie royale de Berlin, des échantillons de ce papier réimprimé après avoir été reblanchi. Son secret parait simple, facile, et peu coûteux. Il consiste à remettre au pilon le papier imprimé, à on séparer la couleur de l'impression par le moyen de l'eau et de la terre à foulon, et à faire de nouveau papier avec la matière redevenue blanche. L'inventeur assure qu'il n'a employé que la valeur de deux sols de cette terre pour reblanchir à la fois plusieurs rames de papier imprimé. Voyez nouveau. Journal Helvétique, février 1775, page 104.





Fabrication du papier . Le lexique du papier . Atelier de reliure . Reliure d'art . Le lexique du relieur . Venir nous voir . Contact

© 2000-2024 Moulin à papier - Le Moulin du Verger - Papeterie artisanale - 16400 Puymoyen - France
21/11/2024 09:41:19 - réalisation : Laurent Michon, 2006-2009
  Valid HTML 4.01 Transitional