Art de faire le papier |
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Du travail des trieuses, et du choix des papiers défectueux
352. Quand le papier est lissé, d’autres femmes qu’on nomment trieuses, placées à l’extrémité de la même table, et le plus près du jour qu’il est possible, prennent chacune devant elle, environ une rame de ce papier lissé ; et faisant un grand pli, ou, comme elles disent, une oreille à chaque feuille pour l'ouvrir plus facilement, elles les présentent au jour une à une, pour en découvrir les défauts, comme des ordures qui peuvent y être attachées, des aiguillettes, des bros, des boutons, des pâtons ; elles les enlèvent avec un petit couteau qui sert à ratisser ce qui peut s'emporter, et qu'on appelle épluchoir ou grattoir. Lorsque ces bros sont un peu trop gros, ils écaillent et emportent la colle, et rendent le papier fluant. Aussi les plieuses sont-elles chargées de faire le triage, et de mettre séparément le bon, le retrié, le chantonné, le court et le cassé. 353. Le bon est celui dont les feuilles sont entières et intactes, c'est-à-dire où les trieuses n'ont rien trouvé à ôter qui ait pu laisser des points fluans ou vides de colle, qui n'a ni châtaignes, ni gouttes d'eau. 354. Le retrié est celui qui est châtaigné ou taché d'eau, ou dans lequel on aura gratté quelques bros ; ce qui le rend fluant dans certains endroits. 355. Le chantonné comprend les feuilles ridées, tachées de fer, ou tachées de colle, soudées, ou ayant des pieds-de-chèvres, dentelées, affaiblies, percées par le grattoir ; le papier trop chargé de drapeau, c'est-à-dire, dont les feuilles sont nuageuses et bourrues, pour être provenu d'un chiffon mal délissé ou mal pourri ; le papier broqueux ou broqueteux, dans lequel il y a des bros de pâte ou de gravier. 356. Le court est composé de feuilles qui, ayant été reverchées, ou dentelées sur les rives, sont plus courtes que les autres. 357. Le cassé est la dernière portion du papier ; il comprend les feuilles dont une partie considérable est percée, déchirée, ou hors d'usage ; en sorte que la feuille ne puisse pas servir toute entière. 358. Une salerante trieuse, dans sa journée, peut nettoyer et séparer jusqu'à dix rames de couronne, c'est-à-dire, un peu plus que le travail d'une cuve, qui n'est que de huit rames.
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