Art de faire le papier |
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De la presse
261. La presse est une des parties essentielles à la fabrication du papier, comme nous aurons occasion de le faire observer ; ainsi nous ne devons pas négliger de la faire connaître en détail. 262. La presse est représentée dans la planche VIII, vis-à-vis du coucheur ; elle est composée de deux montans, tels que H, H (fig. 1), emmortaisés sur un gros sommier B, qui les traverse parle bas, et enfourchés par en haut aux deux bouts d'un autre moindre sommier E, qui forme en même tems l'écrou. Dans cet écrou tourne la vis D, dont l'extrémité inférieure est noyée dans le trou C d'une autre pièce de bois qu'on nomme la sel/e, ou mouton. Le pivot qui entre dans le mouton, a un collet ou étranglement, dans lequel s'engage une cheville qui traverse le mouton, et fait que la vis ne peut s'élever en tournant, sans faire remonter sa selle en même tems. 263. La pièce d'en bas qui est immobile, et sur laquelle se place la porse de feutres, se nomme, comme on l'a dit, le soutrait de la presse. 264. Quand la porse est placée sur le soutrait de la presse, et qu'on y a mis le couvercle du drapan, on y place encore les mises, qui sont des pièces de bois carrées de deux pieds de long, ayant quelquefois des menilles ou poignées pour les saisir. On en emploie trois ou quatre, selon que le demande la hauteur de la porse ; elles sont marquées 1, 2, 3, dans la planche VIII, fig. 1. Ensuite avec un levier de dix à douze pieds, dont un bout entre dans la tête de la vis, quatre hommes mettent la porse dans une violente compression pour en faire égoutter l'eau. Quand il est besoin de s'arrêter pour changer le levier de trou, et continuer ensuite de presser, on se sert, pour contenir la vis, d'un morceau de bois nommé la poye, et que l'on voit suspendu en R à l'un des montans de la presse : ce n'est proprement qu'un bâton que l'on engage dans le trou de la vis qui se présente le mieux. 265. Non-seulement les quatre hommes dont nous avons parlé, pressent avec toute la force dont ils sont capables sur un levier de douze pieds : mais lorsqu'ils sont au terme de leur action, ils attachent à l'extrémité de ce même levier une grosse corde ; l'autre bout de la corde passe dans une espèce de tour ou de cabestan qui a quatre barres ; les quatre hommes tournent de toute leur force ce cabestan pour faire faire encore quelques pieds de plus au levier que les bras ne pouvaient plus émouvoir, et celle nouvelle manoeuvre produit encore un demi-tour de vis. 266. La porse de feutres ayant été pressée autant que les quatre hommes l'ont pu faire, aidés du cabestan, on passe, tout autour de la porse un racloir de bois pour exprimer du bord des feutres toute l'eau qui peut y être restée ; puis donnant un coup de bâton sur la poye, on la dégage du trou de la vis : la presse se lâche aussitôt, et la vis retourne d'elle-même ; alors le coucheur et l'apprenti vireur de feutres retirent la porse de dessus la presse, et la remettent à un quatrième ouvrier nommé le leveur de papier, ou simplement leveur.
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