"Un saut de moulin sur la riviere d'eaux claires au dessus et joignant la Fontayne du dit lieu du Vergier"

Ainsi commence en 1537 l'histoire du Moulin du Verger de Puymoyen, dernier authentique témoin de quatre siècles et demi de tradition papetière en Charente.

Chaque jour, dans les salles voutées, dans les étendoirs du moulin, des femmes, des hommes, répètent, pratiquement inchangés, les mêmes gestes...

Moulin à papier depuis plus de 450 ans (1539) le moulin du Verger de Puymoyen, en Charente, à 4 kilomètres au sud d'Angoulême, est inscrit à l'inventaire des monuments historiques au titre de l'architecture industrielle du XVII siècle ; les bâtiments ayant été entièrement reconstruits en 1635 par le marchand papetier hollandais Deric Jansen.

Il se situe sur la rive droite de la Vallée des Eaux Claires, au pied d'une petite falaise calcaire. L'ensemble est classé sur environ 1 kilomètre en amont et 1 kilomètre en aval du moulin. C'est un site d'escalade renommé.

Le bâtiment se compose du moulin proprement dit, alimenté par un bief d'1 kilomètre qui actionne une turbine de 12 CV (autrefois 3 roues) installée dans une chute de 7 mètres. Ce bâtiment est surmonté d'une maison de maître que surplombait un séchoir de 150 m2, (brulé au XVIII siècle). Accolé à la batisse et longeant le canal d'arrivée, un séchoir de 72 m (environ 450 m2) est tout à fait caractéristique de l'architecture papetière charentaise et c'est (loin derrière la Corderie de Rochefort) un des plus long bâtiment industriel de cette époque. La bâtisse elle même est pratiquement intacte, quelques aménagements ont été effectués dans les années 50, sans porter gravement atteinte a son intégrité.

A quelques mètres, près des rochers, a été construit, vers 1660, un pigeonnier-four à pain, aujourd'hui en ruine.

La papeterie, référencée dans tous les guides, est encore en activité. On y fabrique toutes sortes de papiers à usage graphique. Certains de ces papiers sont imprimés sur place en typographie. L'atelier utilise une presse à pédale ancienne ainsi qu'une presse à épreuve à encrage manuel. Le moulin dispose également d'une grande presse lithographique 80x120 cm et d'une presse taille douce de 80 d'ouverture.

Depuis plus de 20 ans la fabrication s'est orientée vers les fac-similé de papiers anciens, à destination de la restauration des ouvrages du XIV au XIXe siècle et, logiquement cette activité a amené un travail sur des feuilles anciennes présentant des lacunes importantes, avec la mise au point d'une technique de comblage permettant de se rapprocher au plus près des documents traités : (types de pâte - vergeures ombrées - nombre de vergeures au centimètre et espacement des chaînettes quand c'est possible - couleur de la pâte - grain du papier etc...). Ce travail est effectué dans des conditions respectant les critères actuels de conservation.